Métanoïa, projet d'habitat participatif, construction bioclimatique en moyenne montagne à Thorenc 06


Certes, beaucoup de textes dans les deux premiers chapitres pour exprimer et laisser comprendre l'esprit de la proposition, mais le sujet est important pour ceux qui sont intéressés par un nouveau mode de vie et par l'assurance de n'être jamais tenus à entrer dans une maison de retraite - ici, à Thorenc, se conçoit un grand changement de vie, à travers une petite collectivité, devenant une vraie société empreinte d'un humanisme modulable à notre mesure, un microcosme. Cette acquisition de parts dans la SCIA vous ouvre à une vie familiale et organisée que nous allons nous donner, plus qu'à l'achat de "surfaces" d'une résidence, même bioclimatique, qui ne tient qu'une place accessoire dans le choix.


 Pourquoi un tel projet ... ?

l'origine de l'histoire prend sa source, en 1946 ..

L'observation des difficultés, parfois douloureuses auxquelles nous sommes presque tous confrontés à un moment de notre vie, m' a amené à réfléchir autour de l'ensemble des solutions qu'offre notre société aujourd'hui. Bien entendu nous n'en prenons conscience qu'en quittant le monde des actifs, au moment de notre retraite.

L'objet n'est pas d'énumérer ces solutions, elles sont par ailleurs parfaitement louables, mais aucune d'entre elles ne réunit la totalité du besoin ressenti par les véritables intéressés.

Je propose ici, pour comprendre le sens et l'aboutissement de mes réflexions, l'histoire qui a marquée mon enfance et mon adolescence. Il est vrai que le coté "naturel" et évident de ce passage de ma vie, fit que je ne me rendis pas compte des immenses avantages qu'elle représentait.

La prise de conscience vient au jour de notre décision où, de concert avec mon frère, nous faisons entrer notre mère, veuve et seule depuis qq. années, dans une maison de retraite sous le motif "que ni l'un ni l'autre ne pouvait s'en occuper". (nous ne pensons pas être les seuls .. mais cette consolation n'est pas suffisante ).

Et, .. c'est bien suite à cette mauvaise chute chez elle, seule et blessée, étendue sur le sol de sa salle de bain depuis le soir .. retrouvée le lendemain grâce à l'intuition d'une voisine détentrice des clés, (née dans ce même immeuble en 1947), une de mes amies d'enfance, que notre décision citée ci-dessus, tombait ... nous étions en 2005.

Il est vrai, malgré cet exemple, que l'effet "village solidaire" au boulevard de cessole à Nice n'existait plus vraiment en 2005 au moment de cet évènement. Les résidents n'étaient plus les mêmes et devenus comme nous le sommes tous de nos jours, chacun afféré à ses taches, personne ne peut plus compter sur personne.

C'est là que mon histoire rejaillit, au moment d'établir ce projet à Thorenc .. :

Né dans cet immeuble en 1946, dans la chambre que j'ai occupée pendant 24 ans au 12 Bd de Cessole à Nice, lequel comportait 40 résidents, je vécus l'histoire d'une communauté naturelle sans le savoir.

Tous les voisins se connaissaient et sans être "les uns sur les autres", je me souviens que mes parents avaient les clés d'une bonne partie de l'immeuble, et inversement. Nous jouions ensemble (baby boom), et oui il y avait beaucoup d'enfants (2 à 3 par famille).

Les enfants étaient souvent ensemble et malgré les lourdes journées, je me souviens des couples qui après avoir couchés leurs progénitures se rejoignaient chez les uns ou les autres pour jouer aux cartes ou raconter des blagues et chanter, voire danser..

Cette convivialité était naturelle mais devenait surtout "solidarité" dès qu'un besoin se faisait sentir, il n'y avait rien à demander.

C'était un vrai village en pleine ville et nous vivions en totale harmonie. Je me souviens toutefois de qq. mises au point, car entre les enfants tout n'était pas parfait, je me garderais de vouloir en donner l'impression.

Aujourd'hui, le temps est passé et pour notre mère, le décès lié certes à l'âge, bien que la très bonne santé de celle-ci lui eut permis de vivre plusieurs années certainement, a été précipité par sa volonté de refuser les conditions, bref "l'atmosphère" de la maison dans laquelle nous l'avions placé, pourtant en apparence excellente pour tout visiteur.

Elle me dit, peu de temps après être entrée "tu sais, ça va pas, je lâche la rampe" et en quelques jours elle eut gain de cause.

Maintenant, je dispose de plus de temps et tout ce vécu revient en mémoire.

Que puis-je faire pour changer les choses .. ?

Toujours animé par une volonté de construire dans tous les sens du terme, je souhaite tenter d'apporter une solution, laquelle permettrait d'allier à cette vie de village la solidarité attendue, lorsque le besoin sera ressenti au moment ou nous ne pouvons plus décider pour nous mêmes.

Pour ceux qui entreront dans le scénario proposé aux chapitres qui suivent, ils pourront imaginer comme au Bd de Cessole il y a plusieurs décennies, la vie des actifs, des jeunes seniors, ou des plus anciens, de façon à ce que vieillissants ensemble, nous puissions changer nos visions de citadins individualistes, de faire des pas vers les autres, de s'apprécier un peu plus chaque jour, de participer et de s'entraider comme nous allons en avoir tellement besoin.

Ce besoin naîtra d'une part, du fait même des petites occasions induites par la vie, mais aussi en réaction suscitée par l'individualité et le matérialisme qui envahissent de plus en plus nos cadres d'existence et nous écartent toujours davantage de notre sens humain.

Je souhaite réussir, avec quelques uns d'entre vous, ce projet de vie nouvelle, intergénérationnelle, dans le partage, conçu pour réserver la meilleure qualité de vie aux anciens que nous allons devenir.

Toutefois, ne nous trompons pas, la vie active ne s'arrête pas en souscrivant à la collectivité de Thorenc car, voyages, sports, adrénaline pour certain, culture ou les deux pour d'autres, seront toujours d'actualité et totalement indépendants de ce que nous pouvons simultanément construire ensemble.

Et lorsque ces activités ne seront plus suffisantes pour les plus hardis, je vous inviterai sur le tremplin des Deltaplanes au col de Bleyne, ou à faire des randos à skis départ chaussés depuis la résidence ou encore, faire du kayak aux abords des îles de Lérins .. ou des ballades à cheval sur nos pistes boisées.

Bien à vous

alain